Vegan : Que mange-t-il ? Faut-il du poisson pour être vegan ?

Un chiffre tout simple, mais qui en dit long : selon un rapport récent de la FAO, plus de 35 % des stocks mondiaux de poissons sont surexploités. Difficile, dans ce contexte, de ne pas s’interroger sur la légitimité du poisson dans une alimentation qui se veut respectueuse du vivant.

Comprendre les différences entre végétarien, végétalien et vegan

Les nuances entre les régimes végétariens, végétaliens et vegans prêtent souvent à confusion. Pour lever toute ambiguïté, il faut poser les bases : le végétarien écarte viande et poisson, mais garde œufs et produits laitiers dans ses habitudes. Le végétalien, lui, pousse l’engagement plus loin : aucun ingrédient animal à l’horizon, que ce soit dans l’assiette, le verre ou le pot de miel. Quant au vegan, il fait un pas de plus et élargit son engagement à tous les aspects de sa vie quotidienne : vêtements, cosmétiques, loisirs… Rien qui provienne d’un animal n’a sa place dans son univers. Cette démarche cohérente sépare le mode de vie vegan d’un simple choix nutritionnel.

  • Végétarien : pas de viande ni de poisson, œufs et lait restent permis.
  • Végétalien : aucun aliment d’origine animale, y compris œufs, lait, miel.
  • Vegan : bannit tous les produits d’origine animale, que ce soit dans l’alimentation ou dans le reste de la vie quotidienne.

Derrière ces choix, on retrouve souvent le respect des animaux, un souci de la planète ou le désir de transformer ses habitudes alimentaires. Adopter une alimentation vegan, c’est donc exclure tout produit issu des animaux, poisson compris, qu’il nage, rampe ou vole.

Le poisson a-t-il sa place dans l’alimentation végane ?

Impossible de croiser du saumon, du cabillaud ou du thon dans un menu vegan digne de ce nom. Le poisson, au même titre que la viande ou les produits laitiers, est absent du régime vegan. Pour ceux qui s’interrogent : il n’existe pas de version vegan qui tolère le poisson. Le terme « pesco-végétarien » désigne une pratique différente, où le poisson subsiste alors que la viande disparaît. Mais cette approche ne relève ni du véganisme ni du végétalisme : seules les protéines végétales s’invitent à la table vegan, et toute source animale, y compris les œufs, les produits laitiers, les poissons et les fruits de mer, reste à l’écart.

Certains mettent en avant l’apport en oméga-3 ou en vitamine D du poisson pour justifier sa place dans l’alimentation. Pourtant, il n’est pas indispensable pour couvrir ces besoins : les graines de chia, les huiles de colza ou de noix, ainsi que des aliments enrichis ou des compléments adaptés, remplissent parfaitement ce rôle. On trouve donc de quoi composer une alimentation vegan équilibrée, sans avoir à faire de concessions sur la cohérence éthique ou nutritionnelle.

Le véganisme s’appuie sur un principe limpide : refuser tout produit issu d’un animal, poisson compris. Cette règle ne souffre pas d’exception, et c’est ce qui fait l’unité et la force du choix vegan.

À quoi ressemble une assiette vegan au quotidien ?

On croise encore des idées reçues sur la monotonie des plats vegans. Pourtant, la réalité est toute autre : variété, couleurs et saveurs se disputent la vedette. L’assiette vegan s’articule autour d’aliments végétaux choisis avec soin. Ce sont les légumineuses, lentilles, pois chiches, haricots, qui forment la base, riches en protéines végétales. À leurs côtés, le tofu, le tempeh ou le seitan apportent une diversité de textures et de goûts.

Pour mieux illustrer cette diversité, voici les familles d’ingrédients qui composent les repas vegans :

  • Légumineuses : lentilles, pois cassés, haricots blancs
  • Tofu, tempeh, seitan : sources de protéines et de fer
  • Fruits et légumes : crus, cuits, rôtis, en jus ou en salade
  • Graines : chia, lin, tournesol
  • Fruits secs et oléagineux : dattes, figues, noix, amandes

Graines de chia et de lin, saupoudrées sur une salade ou intégrées dans un porridge, fournissent oméga-3 et croquant. Les noix, amandes et noisettes ajoutent de l’énergie et de la gourmandise. Pour la vitamine B12 ou D, certains optent pour des produits enrichis ou une supplémentation raisonnée. Les huiles végétales, comme celles de colza ou de noix, assaisonnent et complètent la palette nutritionnelle. Ainsi, l’assiette vegan conjugue plaisir, équilibre et respect des convictions.

Homme senior savoure un repas vegan en extérieur dans un jardin

Pourquoi exclure le poisson : enjeux éthiques, environnementaux et santé

Être vegan, ce n’est pas qu’une histoire de repas. Le choix s’étend à tout le quotidien : vêtements, cosmétiques, loisirs, tout y passe. L’exclusion du poisson s’appuie d’abord sur une conviction éthique. Les poissons, au même titre que les autres animaux, ressentent douleur et stress. Les travaux de recherche le confirment pour bon nombre d’espèces. Refuser la pêche, ce n’est pas juste une question de goût : c’est acter que la souffrance, où qu’elle soit, ne peut servir de base à notre consommation.

La pression écologique de la pêche industrielle est elle aussi bien réelle. Surpêche, destruction des fonds marins, captures d’espèces menacées… Les chiffres sont sans appel : plus d’un tiers des stocks mondiaux de poissons est surexploité, d’après la FAO. En écartant les produits animaux, le régime vegan vise à alléger l’empreinte humaine sur la planète, poissons compris.

Reste l’argument santé : le poisson serait irremplaçable pour les oméga-3. Mais l’offre végétale est large : graines de lin, de chia, noix… Elles assurent l’apport en acides gras essentiels, tout en évitant les composés indésirables présents dans certains poissons (mercure, microplastiques, PCB). Adopter une alimentation vegan, c’est donc affirmer un choix cohérent sur tous les plans, sans compromis ni exception.

Refuser le poisson, c’est choisir de vivre en accord avec ses valeurs, pour soi, pour les animaux, et pour la planète. Voilà un engagement qui, chaque jour, dessine un horizon un peu plus clair.

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